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L'Express Sollers à son public: "Comment faites-vous pour jouir de tant d'ignorance?!"


Par Guillaume Sbalchiero (L'EXPRESS.fr), 24/01/2012

Philippe Sollers

photo: Thierry Dudoit/L'Express

Invité le 23 janvier au Collège des Bernadins pour parler de son dernier roman, Philippe Sollers a provoqué la colère de son auditoire.


Hier soir, lundi 23 janvier, Philippe Sollers était convié au Collège des Bernardins (Paris, 5e arrondissement) afin de parler de son dernier ouvrage, L'Eclairicie. Rien ne s'est passé comme prévu.


Après une introduction de l'organisateur, Sollers prend le micro devant un public nombreux. Peu de notes, le verbe haut, l'auteur démontre une nouvelle fois son érudition. Témoin de son époque qu'il juge "obscure", citant l'expression "men in dark times" d'Hannah Arendt) il convoque des figures tutélaires - Rimbaud, Heidegger, Manet, Picasso - , et puise régulièrement du réconfort dans une flasque à portée de main.


Un film est montré. Une vidéo où il commente des photographies de Picasso et de Manet. Quelques minutes de coulisses "du roman du roman en train de se faire". En parallèle, des toiles défilent en musique. La peinture n'est pas une île, et avec Haydn (compositeur préféré de Manet), Mozart et Bach, les couleurs s'agitent, se meuvent, se captent. Mais du côté du public, chuchotements et ronflements signalent que l'attention décroit.


A la fin du film, l'ambiance tourne. Sollers remonte sur l'estrade, tombe, se blesse, s'énerve. "Alors les bourgeois, pas de questions ?". L'auditoire, coquet et studieux, tremble un peu. Les regards se crispent, les mains s'agitent. Et Sollers de reprendre: "Si vous n'avez rien à dire, rentrez chez vous!".


Enervé, Sollers s'en prend encore à son propre public: "Vous n'avez rien compris. Vous n'avez jamais rien lu, ni vu. Comment faites-vous pour jouir de tant d'ignorance?!".


Certains sifflent, d'autres sourient, beaucoup sortent, Sollers jubile. "Rentrez chez vous. Allez voter Marine Le Pen, ou n'importe qui, c'est la même chose". Quelques huées, fin de la séance.


Dérapage incontrôlé du grand homme de lettres ou nouvelle manifestation de son indomptable esprit de révolte? Une chose est certaine, cette soirée sera inoubliable pour les "bourgeois" qui étaient venus l'écouter.

 

 

 
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